Quelle communication pour notre ville ?


 
La période de crise sanitaire que nous vivons a mis en évidence l'importance de la communication municipale et de la communication locale.
 
Les défaillances ont été nombreuses à Dammartin-en-Goële depuis le début du confinement. L'information n'a pas circulé dès le 15 mars pour l'accueil des enfants des soignants et des professions essentielles. Les manques ont été criants pour le soutien aux plus fragiles, les aides à l'alimentation et au quotidien, le recensement des personnes vulnérables. À l'issue du confinement nous avons tous vécu les difficultés d'une information chaotique concernant les encombrants, les travaux sur les réseaux d'eau ou encore sur les distributions de masques.
 
L'information municipale n'a pas été adapté à la période de crise. Les outils traditionnels d'information avaient été supprimés dès la rentrée 2019. On ne peut pas faire pire et on ne peut surtout pas pérenniser à l'avenir ce fonctionnement.
 
Si souvent, par le passé, les budgets de communication ont été critiqués, la crise sanitaire et la période actuelle montrent à quel point ils sont pourtant essentiels à la vie de la commune, à la vie citoyenne, à la gestion d'une crise.
C'est pourquoi nous prenons de nouveaux engagements, qui précisent et détaillent ce qui n'a pas pu être présenté dans notre projet municipal de février dernier car la place n'est pas extensible sur les publications papier.
 

Communiquer, pourquoi ?

Il y a plusieurs besoins de communication dans une ville :
À ces trois besoins correspondent trois types d'actions, qu'il convient de distinguer pour y apporter des réponses adaptées. Chacun relève d'une procédure propre. Par le passé le mensuel Dammartinfos cherchait à répondre aux deux premiers besoins. La troisième forme de communication est très particulière, nous le voyons ci-dessous.
Pendant la durée du mandat qui s'achève le Dammartinfos a paru de manière erratique. Si cela est de peu d'importance pour la communication propre à l'institution municipale, son irrégularité perturbe la vie associative, l'événementiel, la culture, les différentes activités qui ont lieu dans le tissu social. Parce qu'il n'y avait pas d'autre source d'information, le succès ou l'échec d'une activité ou d'un spectacle pouvaient dépendre de la parution, ou non, du bulletin municipal. 


La communication institutionnelle

La caractéristique de l'information institutionnelle est de se dérouler sur un temps long. Elle a parfois plusieurs canaux pour être diffusée. Prenons l'exemple d'un chantier municipal, par exemple la réhabilitation d'un bâtiment. Entre le projet et la réalisation il peut s'écouler plusieurs années : identification du besoin, recherche de solutions (études, audits, projets d'architecte), passation des marchés, exécution des travaux. Si la ville informe sur cette réalisation, elle peut le faire à n'importe quel moment et de plusieurs manières.
Une autre information institutionnelle peut par exemple concerner les affaires scolaires. Elle s'adresse alors à un public identifié, directement concerné. Les cahiers de liaison scolaires, les inscriptions au service scolaire, permettent à une collectivité d'informer directement les parents d'élèves et la communauté éducative.
Pour le reste, c'est une information pérenne, comme on peut la trouver sur le site internet de la ville, s'il est bien fait : horaires, permanences, services, démarches, etc.
Ces informations peuvent passer par un bulletin d'informations (comptes-rendus des actions de la ville et des Conseils municipaux), par un site, par de l'affichage municipal, par les fichiers nominatifs des usagers (comme pour le scolaire ou le plan canicule géré par le CCAS). C'est une information qui relève de procédures administratives et pour laquelle des règles doivent être définies dans les services même, en collaboration avec un service communication, pour qu'elles deviennent automatiques, indépendantes de la vie politique, de ses aléas et de ses soubresauts. Ces procédures sont à mettre en place dès le début du mandat.
L'ouverture d'équipements, les projets à long terme, les inaugurations et en général la représentation publique et le compte-rendu de mandat trouvent leur place dans une Lettre du Maire, qui n'a pas besoin d'une périodicité mais doit paraître pour accompagner les réalisations.
 
Il y a aussi des informations qui doivent absolument être diffusées aux personnes concernées, avec la certitude qu'elles leur parviennent. Il ne suffit pas de les annoncer dans un réseau social, qui sera ou non consulté, et ne l'est jamais par tout le monde. Une commune doit être certaine que chaque administré concerné est effectivement informé et ne pas se contenter d'une diffusion incertaine, aléatoire et mal ciblée. C'est par exemple le cas de travaux de voirie, d'interventions d'urgence sur le réseau d'alimentation en eau potable ou sur l'assainissement, sur des réparations du réseau d'éclairage public. Ces travaux peuvent être planifiés (réfections de chaussée par exemple) ou provenir d'accidents (rupture d'une canalisation). Ils ne concernent pas toute la ville mais une, deux ou trois rues. Il appartient aux Services techniques, éventuellement en coopération avec un délégataire ou avec la Communauté d'agglomération, d'identifier les lieux concernés. Il est alors possible d'informer, même dans la journée, les riverains concernés. C'est un travail que faisait auparavant la Police municipale et qui peut, de toute façon, être fait par des agents municipaux désignés à cet effet : on peut téléphoner aux personnes, on peut passer sonner aux portes, on peut mettre un mot dans les boîtes aux lettres, on peut faire un affichage en début de rue. Dans tous les cas on ne peut pas se contenter de laisser les gens découvrir qu'il y a une coupure d'eau lorsqu'ils sont sous la douche.
 
Comme chacun·e a pu le constater dans les dernières semaines, toutes ces procédures ont fait défaut.
Nous avons été capables d'informer chaque Dammartinois·e, chez soi, pendant toute cette campagne municipale, nous serons tout aussi capables de mettre en place les procédures de communication institutionnelle et de les faire appliquer.


La communication sur la vie locale

Ce qui donne du dynamisme à une ville c'est le fait que chaque habitant soit au courant de ce qui s'y passe, puisse y participer, puisse même s'engager.
La suppression du Dammartinfos à la rentrée 2019 correspond à l'arrêt du cœur dans un organisme : le sang, qu'est l'information locale, ne circule plus. La ville se meurt. L'impression de vivre dans une ville-dortoir tient à cela. Nous ne voulons plus jamais que cela arrive.
La vie locale est tout ce que font les citoyens de manière collective : vie associative, vie sportive, actions culturelles, vie commerciale. C'est aussi ce que font des services municipaux qui ne gèrent pas l'administration mais agissent avec le tissu social : médiathèque, ludothèque, Centre social et culturel, future Maison Commune des Associations et de la Citoyenneté. C'est enfin ce que réalise la municipalité avec un caractère événementiel, seule ou en partenariat comme, par exemple, Dammartin en fête, l'inscription sur les listes électorales ou le recensement citoyen à 18 ans.
 
Cette communication sur la vie locale peut prendre différents supports :
  • un guide annuel de la vie associative,
  • un calendrier annuel des événements récurrents,
  • un mensuel événementiel,
  • de l'affichage dans les sucettes,
  • de l'information sur les panneaux lumineux,
  • un agenda événementiel en ligne,
et distribués dans les boîtes aux lettres et disponibles dans les lieux publics et chez les commerçants de la ville.
 
Cette structure de communication citoyenne, pour laquelle le service communication de la municipalité serait un support, donnera aux associations et aux équipements sociaux, culturels et sportifs, les moyens de diffuser largement, auprès de chaque Dammartinois·e, toutes les informations sur une ville qui vit, avec un cœur qui bat.


La communication de crise

L'absence complète, et le manque cruel, de cette communication pendant le confinement et après sont encore présents dans tous les esprits. Nombre de Dammartinois·es ont fait état d'un "sentiment d'abandon". C'est exactement cela.
Cette communication de crise doit être gérée à plusieurs niveaux, en fonction de son objet. On ne gérera pas de la même manière un accident grave et une épidémie.
 

1 - La coordination entre partenaires de la ville

Que ce soit pour un accident ou une épidémie, la ville n'est pas le seul acteur concerné. Une coordination doit avoir lieu avec les autres institutions appelées à intervenir en fonction de leurs compétences (Maison des Solidarités du Département, MDPH, Pompiers, Gendarmerie, ASSAD (aide à domicile), chefs d'établissements scolaires, protection civile, organisations caritatives, transporteurs, commerçants, présidents d'associations...). Pour ce qui se passe sur son territoire c'est la ville qui a vocation à effectuer les coordinations. Des procédures de gestion de crise sont à mettre en place, les personnels et les élus de permanence doivent en disposer, une alerte doit pouvoir être lancée avec les structures compétentes.
Prenons l'exemple de l'épidémie de la Covid-19. Dès le début du confinement il était nécessaire d'identifier les personnes vulnérables à la fois pour des raisons économiques et pour des raisons sanitaires. Le CCAS dispose déjà du fichier de gestion des canicules, mais il fallait passer à une autre étape, identifier de nouveaux publics pour pouvoir mettre en place des actions : aide alimentaire, portage de repas et de médicaments, soins à domicile, gestion de la solitude et de l'isolement, etc. Plusieurs partenaires pouvaient être mobilisés sous la coordination de la ville : Assad (aide à domicile), Croix-Rouge, Restos du Cœur, Maison des Solidarités, MDPH, Pôle Emploi, associations d'entraide et de suivi social, commerçants... Des actions coordonnées pouvaient alors être mises en place.
 

2 - L'information des Dammartinois·es

En situation de crise l'information peut concerner des publics précis (mesures de protection pour personnes vulnérables) ou l'ensemble de la population (distribution de masques). En cas d'accident, cela peut concerner seulement une partie de la commune.
C'est donc une communication spécifique qui est à mettre en place. Elle doit avoir pour objectif de permettre d'informer dans la journée l'ensemble des Dammartinois·es concerné·e·s.
Notez bien que nous arrivons à distribuer notre lettre d'information en une journée dans toutes les boîtes aux lettres de Dammartin-en-Goële. 
Avec les moyens d'une ville le même objectif doit être atteint sans difficulté. 
Nous mettrons en place cette procédure.


Le numérique

Presque tout le monde dispose désormais d'un smartphone, presque tous les foyers disposent d'un ordinateur à domicile.
Le numérique, bien utilisé, peut devenir un moyen d'information et d'alerte.
 

1 - Le site internet

Pour l'information, un site fiable et à jour sera la référence municipale. Aujourd'hui la page sur les déchets informe d'un calendrier annuel qui a fait croire à beaucoup de Dammartinois·es qu'un ramassage des encombrants aurait lieu en mai. La page concernant les déchets n'était pas mise à jour et ne faisait pas référence à la suspension de certains ramassages pendant l'état d'urgence sanitaire (déchets verts, encombrants). La ville avait bien publié l'information, mais elle est quelque part au milieu des autres actualités. Or c'est le logo "Déchets" que tout le monde a suivi, logo qui figure dans toutes les pages du site... et mène vers une information obsolète. Cette page ne pointe même pas vers les actualités spécifiques liées aux déchets. C'est dommage.
 
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La page "Déchets" au 26 mai 2020. Malgré les encombrants dans les rues, elle n'est toujours pas explicite.
En revanche la Lettre du Maire y est mise en valeur.

Ce site, dès la page d'accueil, est fouillis. Il convient d'en réorganiser l'information. Inutile de tout recommencer, l'information s'y trouve. Il faut simplement la rendre claire, accessible et la compléter ou la mettre à jour lorsque c'est nécessaire.
 

2 - La newsletter

Les lettres d'information ont été, par le passé, l'un des meilleurs vecteurs de la communication immédiate. Elles restent un support idéal pour l'information sur l'événementiel. 
Pour qu'elle soit efficace, la lettre d'information doit toucher un maximum de foyers. Nous mettrons en place des méthodes d'inscription systématiques - mais volontaires - lors de différents actes administratifs. Notre objectif est que dans la première année de mandat après les élections le fichier des inscrits à la newsletter corresponde à la presque totalité des Dammartinois·es équipé·e·s d'un ordinateur.
 

3 - L'application

Les smartphones sous Androïd ou iOs équipent presque tous les foyers. Lorsqu'on cherche une information ils sont devenus la principale source d'accès. Les statistiques de consultation des sites web le montrent : désormais 80% des consultations sont faites depuis un smartphone ou une tablette, mais surtout par le téléphone.
Les agendas événementiels, les travaux en ville, les alertes peuvent être rapidement diffusées par ce moyen. Elle peut être le vecteur le plus rapide de diffusion d'informations en cas de crise.
Une fois élus nous lancerons une application pour Androïd et iOs qui permettra à tou·te·s les Dammartinois·es d'accéder aux trois types d'informations détaillés ici et de disposer également d'une option de réception automatique des alertes avec affichage sur le téléphone sans avoir besoin de lancer l'application.
 
C'est une politique de communication ambitieuse et complète qu'il conviendra de mettre en place dès le début du mandat. Nous nous y emploierons, forts des compétences dont nous disposons déjà et aussi en faisant appel à des partenaires spécialisés. 
Pour cela nous doterons la ville d'un service communication professionnel, sachant traiter à la fois les outils papier et numériques. Ce service sera par ailleurs le support de l'ensemble de la communication citoyenne, en partenariat avec les comités d'usagers des structures déjà existantes ou à mettre en place, comme la Maison Commune des Associations et de la Citoyenneté.


 
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